Pour Jeanne, sa virginité manifeste la consécration de sa personne à Dieu et sa totale obéissance à sa volonté.
Dès la première apparition de saint Michel, Jeanne se consacre à Dieu par le vœu de virginité :
« Item, elle dit que la première fois qu’elle entendit sa voix elle fit vœu de garder sa virginité aussi longtemps qu’il plairait à Dieu ; et elle était âgée de 13 ans ou environ. » (interrogatoire du 13 mars 1431).
Selon ses déclarations, il semblerait que ce vœu fût fait en présence de sainte Catherine et de sainte Marguerite comme envoyées de Dieu. A cette époque, les jeunes filles pouvaient se marier dès l’entrée dans la treizième année. (…) Jeanne prononce donc ce vœu en toute connaissance et à l’âge de majorité requis pour prendre une décision qui l’engageait. Elle défendit ce vœu devant l’officialité de Toul contre la volonté de ses parents, qui souhaitaient la marier à un jeune homme de Greux, sans doute pour l’empêcher de quitter Domrémy.
Ce vœu de virginité d’une jeune chrétienne, privilégiée par l’apparation d’un ange venu lui apporter un message divin qui bouleverse sa vie, apparaît comme une réponse similaire à l’engagement vécu par la sainte Vierge Marie lors de l’Annonciation.
« A travers la ‘’voix’’ de l’archange saint Michel, dit Benoît XVI, Jeanne se sent appelée par le Seigneur à intensifier sa vie chrétienne ainsi qu’à s’engager personnellement pour la libération de son peuple. Sa réponse immédiate, son ‘’oui’’, est le vœu de virginité, avec un nouvel engagement dans la vie sacramentelle et dans la prière : participation quotidienne à la Messe, confession et communion fréquentes, longs temps de prière silencieuse devant le Crucifix ou l’image de la Vierge. 1» (…)
Pour Jeanne, sa virginité manifeste la consécration de sa personne à Dieu et sa totale obéissance à sa volonté. Elle est certaine que son porpre salut est lié à la conservation de cet état, tant dans son corps que dans son âme, comme cela lui a été promis par ses voix. Elle veut toujours faire la volonté de Dieu, que ‘’Dieu soit premier servi’’, car elle l’aime de tout son cœur et d’abandonne à lui. »
Abbé Jacques Olivier, Le prophétisme politique et ecclésial de Jeanne d’Arc, Paris, Le Cerf, 2021, p. 260 et 262
1Audience générale, 26 janvier 2011
