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Péguy disait de Jeanne qu’elle était la fille la plus sainte après sainte Marie

Jeanne qui, tout au long de sa vie publique, nous fait l’effet d’un être volontaire, sans cesse en désaccord avec les capitaines et surtout avec les gens de la cour qui prétendent à quelque autorité sur les mouvements de l’armée, voire les décisions du roi, Jeanne donc, du point de vue spirituel, nous fait l’effet d’un être de réponse beaucoup plus que d’un être de décision appliquant un plan personnel, comme l’ont été par exemple certains fondateurs d’ordre. Là est probablement son être profond : elle est à l’écoute de quelqu’un d’autre, animée d’un seul souci : répondre à ce quelqu’un en se conformant exactement aux instructions qu’elle en reçoit.(…) Péguy disait de Jeanne qu’elle était ‘’la fille la plus sainte après sainte Marie’’, celle dont le ‘’oui’’ marque le début du Nouveau Testament, d’une ère nouvelle et de l’histoire même du monde chrétien. Jeanne en serait une sorte de copie, une admirable imitation au point qu’il ne serait probablement pas nécessaire de s’évertuer à chercher le pourquoi de son action ou d’expliquer ses démarches : avant tout, elle est celle dont le oui à Dieu fut aussi total que celui même de Marie.

Régine PernoudLa spiritualité de Jeanne d’Arc, Mame, 1992, p. 73 et 75