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Sainte Jeanne d’Arc est confrontée à des juges qui veulent la convaincre que ses voix s’opposent à la hiérarchie ecclésiastique, stratagème dont le but est de pouvoir l’accuser de désobéissance envers l’Eglise. Jeanne répond en gardant une ligne de crête remettant chacun à sa place et Dieu à la première! Ses réponses révèlent sa totale obéissance à la volonté divine, fondement de toute sa geste.

L’Evêque – Si l’Eglise militante vous dit que vos révélations sont illusions, ou choses diaboliques ou mauvaises choses, vous en rapporterez-vous à l’Eglise?

Jeanne – Je m’en rapporterai à Notre-Seigneur, duquel je ferai toujours le commandement. Je sais bien que ce qui est contenu en mon procès est venu par le commandement de Dieu. De ce que j’ai affirmé audit procès avoir fait du commandement de Dieu, il m’aurait été impossible de faire le contraire. En cas que l’Eglise militante me commanderait faire le contraire, je ne m’en rapporterais à homme du monde, fors Notre-Seigneur, dont je ferai toujours le bon commandement.

L’Evêque – Croyez-vous que vous êtes sujette à l’Eglise qui est sur terre, c’est à savoir à Notre Saint-Père le Pape, aux cardinaux, archevêques, évêques et autres prélats d’Eglise.

Jeanne – Oui, Notre Sire premier servi.

L’Evêque – Avez-vous commandement de vos voix de ne vous point soumettre à l’Eglise militante, qui est sur terre, ni au jugement d’icelle?

Jeanne – Je ne réponds chose que je prenne en ma tête, mais ce que je réponds, c’est du commandement d’icelles. Elles ne commandement point que je n’obéisse pas à l’Eglise, – Notre Sire premier servi.

 

Audience du 31 mars 1431