Le harcèlement que Jeanne subit sur son habit d’homme est l’occasion de pénétrer dans son âme, toute tournée vers l’obéissance à ce que Dieu lui commande. Toute sa vie publique est fondée sur l’écoute de la volonté de Dieu sur elle et sur la France.
Jeanne – Tout ce que j’ai fait, est par le commandement du Seigneur. Et s’il me prescrivait d’en prendre un autre, je le prendrais, puisque ce serait par le commandement de Dieu.
Jean de Beaurepère – L’avez-vous fait par ordre de Robert de Baudricourt ?
Jeanne – Non.
Jean de Beaurepère – Croyez-vous avoir bien fait en prenant habit d’homme ?
Jeanne – Tout ce que j’ai fait par commandement du Seigneur, je crois l’avoir bien fait, et j’en attends bon garant et bon secours.
Jean de Beaurepère – Mais dans ce cas particulier, en prenant habit d’homme, croyez-vous avoir bien fait ?
Jeanne – Rien au monde de ce que j’ai fait dans mes actions ne l’a été fors par commandement de Dieu.
Séance du procès du 27 février 1431
Illustration du titre: statue de Jeanne d’Arc écoutant ses voix (1852) par François Rude (1784-1855) Église saint Martin à Fixin (Côte d’or)